Zac de la Borde à Montesson : la justice en dernier recours

Faute d’avoir été entendus par les élus, le commissaire enquêteur et les autorités préfectorales, les associations d’environnement réunies au sein du Cadeb et les maraichers représentés par la chambre d’agriculture ont décidé conjointement de déposer un recours contentieux contre la déclaration d’utilité publique de la Zac de la Borde à Montesson. Ce sera donc à la justice de trancher le litige.

Que demandent les plaignants? Non pas l’abandon du projet, mais sa modification. En effet, sur 32 hectares environ, il est prévu, outre une extension de la zone commerciale, de restructurer le quartier en séparant habitat et activités, de créer des logements favorisant la mixité sociale et de réaliser des équipements publics utiles au quartier et à la commune.

Rien à redire à cela. Sauf que le projet détruit plusieurs hectares de terres agricoles, la plupart cultivées, dont notamment une parcelle de 4 hectares unique dans la Plaine. Celle-ci, sableuse, l’une des seules rescapées de l’extraction des granulats au 20ème siècle, se réchauffe et se ressuie rapidement . Permettant des cultures précoces et en période de grande humidité, elle est vitale pour les deux maraichers qui la cultivent depuis toujours.

Et que va-t-on construire sur cette parcelle ? Les équipements publics et quelques logements, avec leur voie d’accès et leurs parkings. Il n’y a pas de justification fonctionnelle à cette localisation. Il existe à plusieurs endroits sur le quartier ou la commune des terrains en friches et incultivables, ou de moindre valeur agronomique qui pourraient accueillir ces constructions nouvelles. Les porteurs du projet ont écarté toutes ces alternatives, y compris la réduction de la surface destinée aux 800 parkings en surface.

Au lieu de chercher à éviter la destruction irrémédiable de terres de bonne qualité, ils ont tenté  de compenser ce dommage en autorisant la remise en culture d’anciennes gravières, sommairement remblayées avec des gravats et des matériaux de démolition, et un peu de terre dite végétale, tout en proposant les mêmes terrains au PSG qui cherche à réimplanter son centre d’entrainement!

Voilà les principales raisons qui ont poussé le Cadeb, plutôt adepte de la concertation que la contestation, à déposer le premier recours contentieux de son existence, avec le soutien de son union régionale, Ile-de-France Environnement.

Il est bien dommage d’encombrer la justice avec un dossier qui aurait dû se régler localement en modifiant à la marge le projet pour qu’il soit acceptable par tous les acteurs. Il n’est peut-être pas trop tard.

 

Le Bureau du Cadeb

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