Quel devenir pour les terrains de l’État dans la Plaine ?

L’État est propriétaire de plusieurs dizaines d’hectares dans la Plaine de Montesson. Il va lancer une étude prochainement pour dresser un état des lieux de son patrimoine et en déterminer le futur. Nos élus souhaitent que l’élaboration de ce devenir soit « partagée ». Ils ont raison. Les associations ne manqueront pas également de suivre ce dossier avec attention, compte tenu des enjeux.

Même s’il reste de nombreux petits propriétaires privés, les plus grands propriétaires fonciers dans la Plaine sont des personnes publiques : État, Région, Département. Les parcelles détenues par l’État, soit en direct, soit par l’intermédiaire de l’Agence Foncière et Technique de la Région Parisienne(AFTRP), sont situées sur le pourtour de la Plaine de Montesson.

Cette localisation résulte d’un échange de terrains réalisé en 2001, en fonction de la destination future des sols. En vertu de ce « Yalta » foncier, la Région a pris les terres du centre de la Plaine ayant vocation à rester agricoles, le Département des Yvelines celles situées à l’Ouest en bord de Seine et destinées au futur parc urbain, l’État se réservant celles du pourtour, dans les espaces dévolus à l’urbanisation dans le cadre du projet d’échangeur avec l’autoroute A14 : emprises du futur aménagement, zones d’habitat et d’activités phasées et conditionnées par l’ouverture de cet accès à l’A14. Or l’échangeur est abandonné: une majorité d’élus n’en voulant pas, l’État ne l’a pas imposé et la Région ne l’a pas inscrit dans son projet de schéma directeur.

Le foncier devenant un bien précieux, il est normal que l’État se préoccupe de son patrimoine. Mais dans quel but? Pour sa valeur marchande ? Ou comme moyen pour peser sur l’aménagement d’un territoire et imposer ses vues? Même si l’urbanisation massive de la Plaine semble aujourd’hui abandonnée, l’objectif – louable et utile – de 60.000 nouveaux logements par an en région parisienne demeure. L’État fait pression sur les collectivités pour construire partout où c’est possible. Exemple dans notre Boucle: les terrains de l’Hôpital au Vésinet.

Avec le Grenelle de l’environnement, un autre objectif est apparu: celui de la préservation des terres agricoles. Il est inscrit aussi dans le schéma directeur régional, qui augmente la surface à préserver pour l’agriculture dans la Plaine.

Alors, quelle sera la logique retenue dans le cadre de l’étude? Une consommation de l’espace pour satisfaire des besoins immédiats, sachant qu’une terre urbanisée est irrémédiablement perdue pour la culture ? Ou la volonté de préserver l’avenir, en conservant et valorisant un patrimoine agricole et naturel ?

Pour le Cadeb, le choix est clair : c’est celui de l’avenir. Souhaitons que les élus et l’État aboutissent aux mêmes conclusions, à la hauteur de l’enjeu.

Le bureau du Cadeb