La Plaine à nouveau menacée ?

En réalité, la menace n’est pas nouvelle mais revient d’actualité à l’occasion de plusieurs enquêtes publiques, auxquelles notre Collectif vient de participer. Les motifs d’inquiétude se partagent avec des raisons d’espérer sur ce dossier, préoccupation constante de notre Collectif depuis quinze ans.

Parmi les motifs d’inquiétude, il y a toujours la poursuite du grignotage de la Plaine, avec deux projets. Tout d’abord, celui de la Voie Nouvelle Départementale RD 121 dans la Plaine. Le Cadeb à défaut de pouvoir stopper les travaux demande d’en réduire de manière significative l’impact sur les espaces maraîchers. Autre projet : celui de la Zac de la Borde à Montesson, qui menace les meilleures terres de la Plaine. Dans le cadre de l’enquête publique, le Cadeb a dénoncé ce grignotage inadmissible et demandé une modification du projet sur ce point.

L’inquiétude vient aussi de la pression exercée par l’État pour construire des logements en périphérie de la Plaine, ceci notamment afin de combler le déficit en logements sociaux constaté dans la commune de Montesson. Pour le Cadeb, les espaces agricoles et naturels restants ne sont pas une variable d’ajustement. L’essentiel de la construction de logements, auquel notre territoire doit contribuer, est à faire par densification de l’existant.

Enfin l’absence actuelle de projet de territoire nous inquiète. Le schéma d’urbanisme local  (Scot) en cours d’élaboration depuis 2009 n’a pu encore être finalisé. Au delà des difficultés de nos élus à s’entendre sur un projet, il faut admettre que le contexte n’est pas favorable, avec des divergences entre l’État et la Région sur le devenir du territoire.

Pour notre Collectif, cette situation renforce la nécessité et l’urgence d’élaborer un projet de territoire partagé par tous les acteurs. On en prend peut-être le chemin.

Tout d’abord, avec la création récente de l’association Plaine d’avenir 78. Elle réunit au sein de trois collèges tous les acteurs de la Plaine : élus, maraîchers et propriétaires fonciers, associatifs, particuliers et experts. Elle est constituée en vue de « la préservation et de la valorisation des espaces agricoles et naturels et pour un développement durable dans la plaine agricole de Montesson-Carrières sur Seine et des territoires alentours. »

Ensuite, une étude menée conjointement par le Conseil général des Yvelines, l’Agence des Espaces Verts de la Région Île-de-France et la communauté de communes de la Boucle de la Seine vient de débuter.  Elle vise à « organiser et maîtriser l’évolution et le devenir du site dans un objectif partagé par tous les acteurs, à court, moyen et long terme. »

Enfin, il y a la prise de conscience de la nécessité de préserver les espaces maraîchers viables de la ceinture verte francilienne, portée par la Région Île-de-France. La future loi sur le logement devrait aussi comporter un volet de préservation des espaces agricoles et naturels. 

Tout ceci va dans le bon sens.

Le Bureau du Cadeb